Les questions liées aux émotions
Que sont les émotions ? D'où viennent-elles ? Qu'est ce qui les caractérisent ? Pour avoir les idées claires à propos de ce phénomène qui nous accompagne au quotidien, je vous invite à consulter les pages Intelligence émotionnelle et Cartes mémo intelligence émotionnelle.
De façon très synthétique :
Une émotion est une réaction (un feu)
provoquée par un déclencheur (une étincelle),
dont la cause est la satisfaction ou non
de nos attentes (un produit inflammable)
et qui se manifeste par des comportements.
Ainsi, la cause de nos réactions émotionnelles, c’est la satisfaction ou la non-satisfaction de nos attentes, de nos désirs, de nos besoins. Chaque émotion a ses spécificités. De ces spécificités, nous allons tirer des indices pour savoir où orienter les projecteurs. Passons-les en revue :
LA PEUR
La peur m’alerte d’une menace, d’un danger. Les questions à se poser lorsque l’on ressent de la peur sont :
Quel est le danger? Quelle est la menace? Le danger est-il réel ou fictif? Qu’est-ce qui est en danger pour moi? Menacé en moi? Quels désirs, attentes et besoins risquent de ne plus être satisfaits si ce dont j’ai peur se produit? De quoi ces attentes me parlent-elles? Où prennent-elles racine ou que viennent- elles nourrir en moi?
LA COLÈRE
La colère se déclenche lorsqu’un obstacle s’interpose entre moi et la satisfaction d’une de mes attentes. Les questions à se poser lorsque l’on ressent de la colère sont :
Qu’y a-t-il derrière l’obstacle? En quoi ai-je besoin de ce qu’il y a derrière l’obstacle? Qu’est-ce qui est touché en moi si je ne l’obtiens pas? De quoi ces attentes me parlent-elles? Où prennent-elles racines en moi? Que viennent-elles nourrir en moi? Qu’est-ce qui risque de ne pas être nourri ou sécurisé en moi si je n’y accède pas?
LA TRISTESSE
La tristesse m’alerte d’une perte, d’un manque. Les questions à se poser lorsque l’on ressent de la tristesse sont:
Qu’est-ce que j’ai perdu? Qu’est-ce qui me manque? Qu’est-ce qui m’a été enlevé et dont j’ai envie, besoin? Qu’est-ce que cette envie ou ce besoin vient nourrir chez moi? Qu’est-ce qui dans mon monde intérieur est affecté par le vide qui se manifeste à l’extérieur? Qu’est-ce qui, en moi, est en manque suite à la perte? Qu’est-ce qui, en moi, a besoin d’être nourri suite à la perte?
LE DÉGOÛT
Le dégoût me signale que quelque chose est toxique dans ce que je suis en train de vivre. Les questions à se poser lorsque l’on ressent du dégoût sont :
Qu’est-ce qui est toxique dans ce que je suis en train de vivre? Qu’est-ce qui est menacé par la toxicité de ce qui se passe en ce moment? Est-ce mon intégrité physique? Ma sécurité? Un projet qui me tient à cœur? Est-ce relatif à ma vie personnelle? Professionnelle? De quoi le dégoût que je suis en train de ressentir me parle-t-il? Qu’est-ce qui, en moi ou pour moi, est en danger «d’empoisonnement»?
LA JOIE
La joie m’alerte de la satisfaction d’une attente, d’un désir, d’un besoin. Les questions à se poser lorsque l’on ressent de la joie sont :
Qu’est-ce qui me rend joyeux? Qu’est-ce qui est contenté, satisfait en moi? Quels besoins sont nourris? Un besoin de sécurité? Une aspiration profonde? Quelque chose qui me touche personnellement ou qui concerne quelqu’un d’autre? Ma joie s’apparente-t-elle à du soulagement? Si oui, de quel poids suis-je soulagé?
JALOUSIE, CULPABILITÉ, HONTE
La jalousie, la culpabilité et la honte sont riches d’enseignement sur soi-même. La culpabilité et la honte se ressemblent un peu, la culpabilité porte sur ce que l’on fait, la honte sur ce que l’on est.
Ces émotions ont la particularité de pouvoir être intrinsèques ou extrinsèques. Intrinsèques lorsqu'elles sont la combinaison de plusieurs émotions : de la peur et de la colère ou du dégoût pour la jalousie, et de la colère contre soi avec du dégoût ou de la tristesse pour la culpabilité et la honte. Elles sont extrinsèques lorsqu’elles relèvent d’héritages ou de conditionnements socioculturels ou éducationnels.
La jalousie culturellement conditionnée est considérée comme une preuve d’amour alors que c’est avant tout la marque d’un attachement et de la peur de perdre, autant l’objet de notre attachement que la face, son honneur, sa dignité ou sa réputation. Être jaloux ne prouve pas que l’on aime une personne. Cela prouve que l’on y est attaché et que l’on a peur de la perdre.
La culpabilité et la honte peuvent être conditionnées ou héritées, ce qui fait se sentir coupable ou honteux dans des situations qui ne justifient pas une telle réaction. C’est comme si nous étions automatiquement coupable de quelque chose alors que rien, absolument rien dans ce qui se passe réellement, n’explique une telle réaction. Dans une version extrême, cela va jusqu’à se sentir coupable ou honteux d’exister. La vie est alors un mal-être permanent.
Voir aussi les cartes mémo Développer son intelligence émotionnelle.
©Benoit Aymonier 2022
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